La zone marine et côtière des pays du courant des Canaries en Afrique de l’Ouest et les activités qui s’y développent produisent des biens et services écosystémiques vitaux pour les populations et des opportunités économiques significatives. En effet, cette zone est riche en biodiversité et en ressources naturelles. Cependant, elle est menacée par des risques naturels et anthropiques majeurs compromettant les possibilités de transition vers une économie bleue durable nécessaire au développement de ces pays.
Les pays situés dans la partie Nord de l’Afrique de l’Ouest (la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Cabo Verde) sont regroupés au sein du Partenariat Régional pour la Conservation de la zone Marine et Côtière en Afrique de l’Ouest (PRCM). Avec une population de près de 26 millions d’habitants en 2017 et une densité d’environ 50 habitants / km2), la zone côtière du PRCM est l’une des zones les plus peuplées de l’Afrique de l’Ouest. Les prévisions indiquent une augmentation attendue de cette population pour les prochaines années par la migration et la croissance, atteignant la barre des 36 millions d’ici 2027.
Cette zone côtière et marine recèle des ressources halieutiques abondantes. Cette richesse naturelle est une source de revenus pour les États membres du PRCM dans le cadre de contrats avec des pays européens et asiatiques. Environ 600 navires de pêche industriels de pays étrangers travaillent dans la sous-région.
En plus de la pêche, d’autres secteurs économiques sont en plein développement dans cette zone. Récemment, certains gisements d’hydrocarbures ont commencé à être exploités dans les eaux nationales de certains pays de cette écorégion tandis que des activités d’exploration d’autres gisements sont menées dans pratiquement toutes les zones économiques exclusives de ces pays.
Par ailleurs, l’augmentation de la population s’accompagne actuellement par un développement anarchique de l’urbanisme sur le littoral et la construction d’infrastructures vitales pour les économies de ces pays mais souvent mal adaptées (routes, ports, barrages, centrales électriques, installations industrielles, etc.). Elle engendre également une augmentation importante de terres aménagées pour l’agriculture et l’implantation d’un tourisme de masse le long des côtes. A cela s’ajoute le fait que cette zone est soumise à une pression énorme de facteurs majeurs comme la surexploitation des ressources (notamment la surpêche), l’exploitation non précautionneuse des ressources pétrolières, le changement climatique, etc.
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