« La surexploitation des ressources halieutiques constitue un enjeu majeur pour le renouvellement des petits pélagiques particulièrement mais en même temps de toutes les autres espèces » a déclaré Dr Ahmed SENBOURY, Expert en génie littoral et Directeur Exécutif du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM).
Il précise pour autant que cette surexploitation ne peut être imputée uniquement aux industriels. « Il y’a également les changements climatiques et les mauvaises pratiques des pécheurs artisanaux qui constituent une véritable menace pour une bonne gestion des petits pélagiques dans la région », a-t-il dit lors d’une rencontre avec la presse, mercredi à Dakar.
Dr Ahmed SENBOURY signale aussi, parmi les causes, les changements climatiques qui ont entrainé il y’a justement quelques jours la mort de beaucoup de poissons sur les côtes mauritaniennes liées à une variation des températures.
Le Secrétaire général de la Fédération Nationale des Mareyeurs du Sénégal et celui du Conseil national interprofessionnel de la pêche artisanale du Sénégal (CONIPAS) abondent dans le même sens que l’expert en génie littoral.
Babacar SARR estime que la pêche artisanale qui représente 80% des débarquements au Sénégal, constitue aussi une problématique à gérer. Pour ça il prône une gestion plus rigoureuse. « Je crois qu’on devrait aller vers l’instauration des quotas pour mieux organiser l’accès à la ressource de manière générale » a-t-il déclaré.
Il entend ainsi porter le plaidoyer auprès des autorités pour une gestion participative impliquant les acteurs locaux et trouver des solutions locales.
La pêche des petits pélagiques constitue un important levier de développement en Afrique. Chaque année elle rapporte 100 000 000 000 FCFA sur un montant de 160 000 000 000 FCFA que la pêche génère globalement. Pour le Sénégal c’est 65% des débarquements au Sénégal soit une contribution de 3% du PIB.
Ainsi selon Dr Moustapha Kébé, spécialiste de l’économie rurale, il faut aller vers une bonne gouvernance des ressources halieutiques pour assurer sa durabilité. « Il faut protéger les générations futures et pour ça on doit préserver les ressources halieutiques. Mais il faut également instaurer plus d’équité dans le partage des ressources qu’elle génère »
Parlant justement de la gestion des petits pélagiques, la question des usines de farine de poisson constitue une menace réelle sur laquelle est revenue Dr KEBE. C’est une menace réelle pour toutes ces femmes transformatrices qui gagnent leur vie sur la chaine de valeur de la transformation.
Le Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine (PRCM) est une coalition d’acteurs travaillant sur les problématiques du littoral ouest africain et couvrant sept pays à savoir le Cap Vert, la Gambie, la Guinée Conakry, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone.