La découverte du gaz et du pétrole dans l’écorégion marine et côtière de l’Afrique de l’Ouest suscite à la fois crainte et espoir chez les populations tant la question environnementale de cette nouvelle industrie semble être occultée dans les débats. En effet, si l’industrie n’est pas encadrée par des règlements adéquats, ses activités peuvent nuire la santé globale de l’écosystème marin. Dans ce contexte, l’information et la sensibilisation constituent des armes indispensables pour susciter une prise de conscience auprès des différentes parties prenantes.
A cet effet, plusieurs ONG avec l’appui du Partenariat Régional pour la Conservation de la zone Côtière et Marine en Afrique de l’Ouest -PRCM ont mené des activités ayant abouti à la mise en place des comités de Veille et d’Alerte Environnementale au Sénégal, en Sierra Leone et en Mauritanie.
A Kaya et Saint – Louis au Sénégal, l’ONG Green Senegal a mis en place des Comités de Veille et d’Alerte Environnementale constitués d’une vingtaine de membres provenant chacun d’une organisation socioprofessionnelle de la pêche et des métiers connexes. Leur principale mission est mission de veiller de manière efficace et efficiente à la préservation de l’environnement et la défense des intérêts des communautés affectées par la découverte des gisements de gaz dans ces localités. Il s’en est suivi une formation des membres du comité. Ils ont été édifiés sur les principes juridiques afin de pouvoir porter plus tard leur plaidoyer.
En Sierra Leone, la Conservation Society of Sierra Leone (CSSL), en collaboration avec l’Agence de Protection de l’Environnement, s’est activée dans la création de comités locaux de veille et d’alerte dans 7 communautés côtières dont Rokupr, Mambolo, Sulima, Gbondapi, Shenge, Aberdeen et Tombo, respectivement dans les districts urbains et ruraux de Kambia, Pujehun, Moyamba et Western Area. Les comités sont composés d’acteurs clés directement ou indirectement concernés par les ressources marines. Il s’agit précisément de propriétaires de bateaux, de pêcheurs, d’agriculteurs, de capitaines de port, des représentants officiels des services maritimes et des autorités locales.
L’équipe a par la suite expliquer aux différentes parties prenantes l’intérêt de se constituer en comités afin de surveiller leur environnement marin sur les potentiels risques liés aux activités pétrolières et gazières
En Mauritanie, l’ONG BiodiverCités a quant à elle implanté 3 comités de veille et d’alerte environnementales dans trois villages du Parc National du Banc d’Arguin. Cette opération s’est effectuée lors d’assemblées villageoises qui ont validé les candidatures des volontaires bénévoles. Ces comités sont composés chacun, d’un chef de village, de 2 capitaines de navires, d’une organisation de la société civile, d’une représentante des coopératives féminine et d’une association de jeunes. Ils ont pour rôle de servir de relais entre les communautés villageoises et les autorités en charge de la gestion des pollutions et catastrophes liés aux activités du gaz et du pétrole