La survie des tortues de mer et les oiseaux marins dans la zone côtière ouest-africaine préoccupe les intervenants dans le domaine. C’est dans cette dynamique que le Ministère de la Pêche, en partenariat avec le PRCM a organisé un atelier destiné à une vingtaine de cadres venus de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée.
Pendant deux jours, les participants se sont penché sur les législations et les pratiques de pêche pour une réduction des prises accidentelles des tortues et oiseaux marins dans les États membres de l’espace CSRP (Commission Sous-régionale des Pêches). Dans la faune marine, les oiseaux et les tortues de mer sont aujourd’hui très menacés. Selon nos informations, parmi les menaces qui pèsent sur ces espèces, il y a entre-autres, la capture accessoire des oiseaux de mer et des tortues marines dans les pêcheries commerciales. Les participants à l’atelier de Conakry ont mis cette formation à profit pour faire l’état des lieux et une analyse de la législation en matière de protection des oiseaux marins et des tortues marines. Ils formuleront aussi des recommandations sur l’espace de la zone économique exclusive des pays membres de la CSRP, a-t-on appris sur place. (…)
Amadou Dia pour sa part, directeur de la pêche Hauturière et Côtière de la Mauritanie constate qu’un grand nombre de navires, surtout des palangriers, opèrent au niveau de la sous-région et impactent négativement les tortues et les oiseaux dans les prises accessoires. « Ce sont des espèces qui sont dans la plupart de nos législations, menacées. Dans la plupart des règlementations de la sous-région, les tortues sont interdites de pêcher. Mais, c’est des prises accidentelles, c’est lié un peu à l’engin de pêche. Maintenant, au niveau de l’atelier, on va essayer s’il y a la possibilité d’avoir des observateurs à bord des navires, pour au-moins connaître les prises accessoires. Car actuellement, les prises accessoires ne sont pas du tout connues au niveau de la sous-région», a-t-il laissé entendre.
Conscient du danger que courent les tortues de mer et oiseaux marins dans les sables de mer et les îles de Conakry, Dr Alkhaly Doumbouya, chercheur au Centre National des Sciences Halieutiques de Boussoura, affirme que son institution a organisé par le passé des formations dans les débarcadères de Conakry afin de limiter les dégâts. « Donc, les pêcheurs nous les ramènent, nous les identifions, nous faisons des mensurations et nous les relâchons ».
Pour Jean Auguste Barthélémy Batieno, chargé des opérations au PRCM, les attentes pour cet atelier sont nombreuses. «Nous sommes partie d’une étude régionale qui va faire l’état des lieux. Un certain nombre d’informations et de données ont été mobilisées. L’idée ici, c’est de faire partager ces données et les faire valider en tout cas avec les différents experts nationaux. Au stade actuel, nous allons proposer un certain nombre de mesures pertinentes et qui devraient être maintenant soumises aux décideurs pour le phénomène »
Source : Guineenews