Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Solutions écosystémiques d’adaptation durable (SEDAD), le Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine (PRCM), en collaboration avec le Cégep de la Gaspésie et des Îles, le Centre de Suivi Écologique (CSE), la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées (DAMCP) et le Parc National du Banc-d’Arguin (PNBA), a organisé du 27 au 30 novembre 2024 une visite d’échange sur les Solutions Fondées sur la Nature (SFN) au niveau de l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis, au Sénégal.
Cette visite a rassemblé des femmes et des jeunes du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie issus des sites du projet, dans le but de renforcer leurs connaissances et de favoriser un échange d’expériences pour faire face aux défis climatiques. La rencontre a permis de mettre en lumière un projet concret appliquant ces approches innovantes.
Les fondamentaux des Solutions Fondées sur la Nature
La visite a débuté par une première étape marquée par une session de formation théorique animée par Mme Mariame Soda, experte du Centre de Suivi Écologique (CSE) et Monsieur Aliou Seydi, expert environnement du Cégep de la Gaspésie et des Îles. Au cours de cette session, les participant·e·s ont été formé·e·s sur les principes fondamentaux des SFN et leur importance pour l’adaptation face au changement climatique. Ces approches, qui préservent à la fois la biodiversité et les moyens de subsistance des communautés, se révèlent particulièrement efficaces contre des défis comme l’érosion côtière.
Typhavelles : un exemple réussi de protection côtière
Sur le terrain, dans l’AMP de Saint-Louis, les participants ont découvert les typhavelles, une technique ingénieuse pour contrer l’érosion côtière. Ce projet, qui a permis de récupérer 140 mètres de plage, témoigne de l’efficacité des solutions naturelles. En redynamisant les activités maraîchères dans six villages, il offre également des opportunités économiques durables aux populations locales.
La visite s’est poursuivie au Centre écologique artisanal pour la valorisation et la conservation de la mangrove et du typha, situé à Bango, près du fleuve Sénégal. M. Mamadou Mbaye, président de Soxali Alamgui, un Groupe Intérêt Économique (GIE) et fervent défenseur de l’environnement, a présenté les multiples usages du typha, surnommé « or vert ». Cette plante aux propriétés étonnantes joue un rôle clé dans la fabrication de briques, de panneaux isolants et de biocombustibles.
Les participant·e·s ont également exploré les espaces d’apprentissage du centre, qui accueillent des étudiant·e·s de l’Université Gaston Berger et des chercheur·e·s provenant de la sous-région. Ce cadre stimulant permet un échange constant de connaissances et favorise l’innovation en matière de gestion des écosystèmes. Ces moments de partage ont renforcé la compréhension du typha et des avantages qu’il procure.
Vers une collaboration renforcée et un engagement renouvelé des participants
La visite d’échange a non seulement renforcé la collaboration sous-régionale entre le Sénégal, la Gambie et la Mauritanie, un des objectifs majeurs du projet SEDAD, mais elle a également encouragé l’adoption des solutions fondées sur la nature (SFN) dans les communautés des trois pays.
Les délégations ont quitté la visite avec des connaissances enrichies et un engagement renouvelé à intégrer ces solutions dans leurs propres régions. Ces initiatives visent à construire un avenir plus durable pour les communautés côtières et marines de l’écorégion, en répondant aux défis posés par le changement climatique.
Un facteur clé du succès de ces initiatives repose sur le rôle central des comités de gestion des Aires Marines Protégées (AMP). A Saint-Louis, la visite a permis de découvrir comment les comités, composés de membres des communautés locales, participent activement à la gestion durable des écosystèmes marins et côtiers. À travers des actions de conservation, de sensibilisation et de surveillance, ils garantissent des bénéfices directs pour les populations locales tout en renforçant leur résilience face aux effets du changement climatique.
Ainsi, cette visite constitue une étape importante dans le projet SEDAD. Elle met en avant l’échange de bonnes pratiques et le renforcement des capacités locales comme leviers essentiels pour la gestion durable des ressources naturelles et l’adaptation aux défis environnementaux.